Accueil Actualité James Fleurissaint lance un appel à textes intitulé : État d’Urgence Poétique

James Fleurissaint lance un appel à textes intitulé : État d’Urgence Poétique

par Safety Promo
3 minutes lire

Il est des pays où l’on respire à contretemps, des territoires où la parole elle-même semble trembler avant de naître. Haïti est aujourd’hui ce lieu vacillant, ce vertige permanent où la beauté lutte pour ne pas s’effondrer dans la barbarie.

Face à cette tragédie qui se déploie dans l’indifférence du monde, James Fleurissaint, poète et homme de scène, décrète l’État d’Urgence Poétique.

Ce projet n’est pas un cri solitaire lancé dans le vent, mais une mobilisation collective de l’âme. Il prend la forme d’une anthologie vidéo-poétique, lancée dans le sillage des cinq années de la rubrique Le Verbe Enflammé d’Haïti Inter. À partir d’avril 2025, tous les quinze jours jusqu’en août, des capsules percutantes seront diffusées sur les réseaux sociaux — YouTube, TikTok, Facebook, Instagram — transformant la poésie en miroir incandescent des blessures haïtiennes.

Ici, la poésie ne cherche plus le repos du papier. Elle devient image, souffle, chair. Elle est montée, incarnée, interprétée comme un fragment de réel déchiré. Noir et blanc, montage saccadé, esthétique de l’urgence : tout est conçu pour heurter, pour secouer la torpeur et réhabiliter l’attention. Car, dans ce contexte, lire un poème ne suffit plus. Il faut l’incarner. Il faut le vivre. Il faut le lancer à la face du monde comme une bouteille en feu dans la nuit.

Trois axes structurent cette parole collective :
Les récits de survie, qui relatent les fuites à travers les rafales, les départs précipités, les adieux sans retour ;
L’autopsie des corps et des âmes, entre violences sexuelles, regards d’enfants figés dans l’incompréhension, et douleurs sans sépulture ;
Les chroniques de l’absurde, où les fonctionnaires disparaissent derrière des guichets vides, où les chiens errants deviennent les seuls témoins des exils forcés.

Les textes, brefs (d’une à trois pages), doivent être des éclats bruts, porteurs d’une émotion nue. Ceux qui seront retenus seront mis en scène par l’équipe d’Haïti Inter, portés à la voix par James Fleurissaint, qui voit dans cet engagement artistique une forme de devoir sacré :
« Je ne déclame pas des poèmes, je crache des étincelles. »

Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une tradition haïtienne où la littérature a toujours été un acte de résistance. Jacques Roumain, avec Gouverneurs de la rosée, a redonné souffle aux luttes paysannes. Marie Vieux-Chauvet, par Amour, Colère et Folie, a défié les dictatures de son temps au prix de l’exil. Frankétienne, spiraliste du chaos, a toujours écrit comme on crie pour ne pas sombrer. Et Anténor Firmin, longtemps avant eux, a renversé les dogmes racistes par la seule rigueur du verbe. Ce sont ces voix que l’État d’Urgence Poétique convoque, prolonge, réveille.

L’appel à textes est ouvert dès avril 2025. Il s’adresse à celles et ceux qui refusent de taire leur douleur, à celles et ceux qui savent que la poésie peut encore relever un pays à genoux. Car ce projet n’a pas vocation à consoler. Il vient troubler. Il vient réveiller. Il vient dire que, dans un monde où l’on meurt parfois faute de dire, la parole devient un acte de survie.

Ce n’est pas un simple projet artistique.
C’est un geste.
Un refus du silence.
Une tentative d’habiter, avec dignité, l’abîme du présent.

Pour participer :
jamesfleurissaint1804@gmail.com

Vous aimerez aussi

Laisser un Commentaire

-
00:00
00:00
Update Required Flash plugin
-
00:00
00:00

Adblock détecté

Veuillez nous soutenir en désactivant l'extension AdBlocker de votre navigateur pour notre site web.