Dans une classe de CE2 d’Aulnay-sous-Bois, un projet original a vu le jour : un livre de recettes rassemblant des plats venus du monde entier, choisis par les élèves. Priscillia FRANCILLETTE, participante engagée dans ce projet, nous raconte cette aventure humaine et culinaire.
Comment avez-vous eu l’idée de faire un livre de recettes ?
Faire un livre de recettes avec une classe de CE2 était pour moi un moyen ludique de faire travailler les élèves ensemble sur un projet commun. Cela leur permettait également de réfléchir à la laïcité, une notion qu’ils découvrent en EMC : ils apprennent qu’ils sont tous citoyens français, quelles que soient leurs origines.
Qui a choisi les recettes ? Chaque élève a-t-il choisi la sienne ?
Oui, chaque élève a proposé une recette venant de son pays d’origine.
Qu’avez-vous appris en réalisant ce projet ?
J’ai retenu plusieurs leçons. Tout d’abord, qu’un projet demande de la patience, de la foi et de la persévérance. Ensuite, qu’il ne faut pas se décourager même si certaines personnes ne souhaitent pas aider. Et surtout, que les obstacles sont faits pour être surmontés.
Quelle recette avez-vous choisie ? Pourquoi ce choix ?
J’ai choisi le bokit, une spécialité culinaire de mon île d’origine. Je respecte toutes les autres cuisines, mais les plats de mon enfance ont une place particulière dans mon cœur.
D’où vient cette recette ? Est-ce une spécialité familiale ou traditionnelle ?
Le bokit est un plat traditionnel de la Guadeloupe. Il peut être servi en apéritif (sous forme de mini bokits) ou en plat principal.
L’avez-vous déjà cuisiné chez vous ? Avec qui ?
Oui, je le cuisine depuis l’enfance avec ma mère. Comme beaucoup de femmes antillaises, elle aimait beaucoup recevoir chez elle.
Quels sont les ingrédients principaux de votre recette ?
Les ingrédients principaux sont la farine et la levure boulangère. Pour le reste… il faudra consulter le livre de recettes !
Est-ce une recette salée ou sucrée ? À quelle occasion la prépare-t-on généralement ?
C’est une recette salée. On la prépare souvent lorsque l’on reçoit des invités, ou lors de soirées spéciales bokit, en famille, parfois même au bord de la plage avec un sorbet coco.
Comment avez-vous rédigé les recettes ? Avez-vous été aidés ?
Les élèves ont d’abord rédigé une version brouillon avec l’aide de leurs parents. Ensuite, nous avons écrit la version définitive ensemble en classe.
Avez-vous pris des photos ou réalisé des illustrations pour accompagner les recettes ?
Oui, les photos ont été choisies en partenariat avec plusieurs intervenants : la bibliothèque Alphonse Daudet (Béatrice Ray et Frédérique Beaudier), la Ville d’Aulnay-sous-Bois, Nathalie Riou pour la mise en page, et l’atelier de reprographie des Moyens Généraux pour l’impression.
Avez-vous présenté ou lu le livre à l’école ?
Au début, cela a été compliqué. Une maîtresse de l’école n’a pas souhaité accueillir les élèves pour une lecture, par manque de temps. J’étais découragée, mais une autre enseignante, d’une école voisine, a accepté de nous recevoir à la bibliothèque. Grâce à elle, le projet a pu être présenté.
Quelle autre recette aimeriez-vous apprendre à cuisiner ?
J’aimerais apprendre à faire le pikliz et le riz djondjon, deux spécialités haïtiennes que j’apprécie beaucoup.
Y a-t-il une recette d’un camarade que vous aimeriez goûter ?
Oui, j’aimerais toutes les goûter ! Elles ont l’air délicieuses.
Si vous deviez faire un autre livre, quel en serait le thème ?
Je choisirais un sujet qui me tient à cœur : la neutralité religieuse et politique à l’école.
Un dernier mot ?
Oui, je tiens à remercier chaleureusement Mawa MacQueen, une cheffe cuisinière talentueuse, pour ses conseils précieux tout au long de ce projet.
