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Nik Storonsky, le fondateur de Revolut qui veut réinventer la banque mondiale

par Safety Promo
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Nik Storonsky, l’homme qui a déclaré la guerre aux banques

En huit ans, il a fait de Revolut un mastodonte mondial de la fintech. Rencontre avec un fondateur pressé, méthodique et prêt à tout pour redessiner les contours de la finance mondiale.

Parfois, une simple frustration peut faire naître une révolution. Pour Nikolay Storonsky, ce fut le coût exorbitant des paiements à l’étranger. Trader globe-trotter, il ne supportait plus de voir les banques ponctionner ses dépenses à coup de frais cachés et de taux de change défavorables. C’est cette colère — froide et méthodique — qui le poussera à créer Revolut, une application mobile pour dépenser, gérer, investir et transférer de l’argent partout dans le monde… sans passer par une banque traditionnelle.

Aujourd’hui, cette révolte personnelle est devenue une entreprise tentaculaire. Revolut, lancée en 2015, revendique plus de 50 millions d’utilisateurs dans près de 90 pays et pèse plus de 40 milliards d’euros en valorisation. À sa tête : un homme aussi discret que redoutablement ambitieux. À 40 ans, Nik Storonsky est l’un des entrepreneurs les plus puissants d’Europe.

De Moscou à Londres, trajectoire éclair

Né à Moscou en 1984, Storonsky est d’abord un espoir de la natation russe. L’endurance, la discipline, la solitude de la compétition : tout ce que l’on retrouve dans sa manière de diriger Revolut était déjà là. Après des études de physique à l’Université d’État de Moscou, il complète sa formation par un master en économie et entre dans la finance à toute vitesse.

Il débute chez Lehman Brothers, en pleine bulle des subprimes. Lorsque la banque s’effondre en 2008, il rebondit chez Crédit Suisse, à Londres. C’est dans les open-spaces feutrés de la City qu’il rencontre Vlad Yatsenko, ingénieur logiciel d’origine ukrainienne. Ensemble, ils rêvent d’une finance décentralisée, plus rapide, plus transparente. Leur ambition : réinventer la banque, pas moins.

Revolut : la promesse d’une finance sans frontières

Lancée en 2015, Revolut casse les codes : pas d’agence, pas de paperasse, pas de frontières. L’offre initiale ? Une carte de paiement prépayée avec taux de change en temps réel, sans frais cachés. C’est une rupture majeure dans un secteur peu habitué à l’agilité.

L’application séduit d’abord les digital nomads et les jeunes actifs globetrotteurs. Puis viennent les freelancers, les investisseurs amateurs, les crypto-enthousiastes. Revolut ajoute des briques : bourse, cryptomonnaies, gestion de budget, assurances, comptes communs, IBAN locaux, et même un module pour les enfants. En quelques années, la startup devient une super-app bancaire, l’une des premières à concurrencer frontalement les banques traditionnelles… sans licence bancaire complète au début.

Un empire à marche forcée

Mais cette ascension fulgurante repose sur une culture d’entreprise sans compromis. Le management de Storonsky est réputé pour sa rigueur extrême. Il impose des objectifs ambitieux, parfois inatteignables, et une cadence de travail qui frôle l’obsession. Sa maxime préférée ?

« C’est avec une vie déséquilibrée qu’on y arrive. »

Plusieurs enquêtes, notamment du Financial Times et de Wired, ont révélé un turn-over élevé, des pressions constantes sur les équipes, et une culture du résultat à la limite du supportable. Pour Storonsky, cela fait partie du jeu. Il veut aller vite. Très vite. Ses concurrents sont les banques, les géants du web… et le temps lui-même.

La suite : une banque mondiale ?

Aujourd’hui, Revolut étend ses tentacules : bureaux en France, recrutement de 200 personnes, lancement aux États-Unis, demande de licences bancaires en Europe et au Royaume-Uni. Storonsky voit grand : il veut doubler le nombre d’utilisateurs, intégrer l’IA dans l’analyse financière, et devenir la référence mondiale de la finance personnelle.

Son style dérange, sa vision fascine. Il incarne une génération d’entrepreneurs pour qui la disruption n’est pas un mot à la mode, mais une méthode de vie. Nik Storonsky ne veut pas seulement simplifier la banque : il veut la remplacer.

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