YouTube déclare la guerre aux bloqueurs de publicités : des écrans noirs pour faire plier les internautes
Depuis quelques jours, les utilisateurs français de YouTube font face à une nouvelle forme de restriction : un écran noir de plusieurs secondes avant la lecture des vidéos, une stratégie assumée par Google pour contrer les bloqueurs de publicités.
Par [Nom du journaliste]
18 juin 2025
YouTube n’en finit plus de durcir sa politique envers les internautes qui utilisent des bloqueurs de publicité. Après avoir affiché des messages d’alerte incitant à désactiver les extensions, la plateforme passe à l’étape supérieure : des écrans noirs de 5 à 10 secondes apparaissent désormais avant certaines vidéos. Le phénomène, repéré initialement aux États-Unis, s’étend désormais à la France.
Une sanction déguisée en “ralentissement technique”
Sur Reddit, X (ex-Twitter) et les forums spécialisés, de nombreux utilisateurs rapportent des interruptions volontaires lorsqu’ils utilisent des navigateurs comme Firefox, accompagnés d’extensions telles que uBlock Origin ou AdBlock Plus. “Depuis quelques jours, j’ai un écran noir de 5 secondes avant chaque vidéo, sans pub ni message. C’est frustrant”, témoigne un utilisateur français.
Google ne se cache plus derrière des formules vagues : l’entreprise confirme que ces ralentissements sont bien volontaires et visent à décourager l’usage des adblockers. “Les publicités permettent de soutenir la création de contenu sur YouTube. Nous encourageons les utilisateurs à les accepter ou à souscrire à YouTube Premium”, indique un porte-parole.
Un bras de fer qui s’intensifie
Cette tactique s’inscrit dans une offensive plus large initiée en 2023, lorsque YouTube avait commencé à bloquer purement et simplement l’accès à la lecture de vidéos chez les utilisateurs de bloqueurs. Désormais, la plateforme semble miser sur l’usure psychologique : lenteurs, écrans noirs, et messages répétitifs sont devenus le quotidien de nombreux internautes.
Dans certains cas, YouTube affiche même un compte à rebours de trois vidéos, à l’issue duquel le visionnage est bloqué tant que l’utilisateur ne désactive pas son bloqueur de publicité. Une méthode jugée “agressive” par certains, mais que Google assume comme une nécessité économique.
Un dilemme pour les internautes
Face à cette stratégie, les internautes n’ont que deux options : supporter la publicité, ou passer à la caisse. L’abonnement YouTube Premium, à environ 12 euros par mois, devient ainsi le seul moyen d’éviter les pubs tout en conservant une expérience fluide.
Mais pour beaucoup, cette évolution pose une question de fond : jusqu’où une plateforme gratuite peut-elle aller pour forcer la monétisation ? Si certains acceptent la règle du jeu, d’autres y voient une atteinte à leur liberté de navigation. “Je ne veux pas payer pour ne pas être ennuyé, mais je ne veux pas non plus de pubs toutes les 5 minutes. Je me sens piégé”, résume un internaute sur un forum.
Vers une généralisation de ces pratiques ?
L’avenir dira si cette politique de “ralentissement punitif” sera étendue ou intensifiée. Pour l’heure, elle illustre un tournant majeur dans la relation entre plateformes gratuites et utilisateurs : celle d’un équilibre de plus en plus fragile entre gratuité, confort et rentabilité.