L’Autorité de la concurrence reproche à la plateforme médicale d’avoir verrouillé le marché de la prise de rendez-vous en ligne
L’Autorité de la concurrence a infligé, ce jeudi, une amende de 4,6 millions d’euros à la société Doctolib, leader français de la prise de rendez-vous médicaux en ligne. L’institution reproche à l’entreprise d’avoir abusé de sa position dominante en imposant des clauses d’exclusivité et des conditions contractuelles restrictives à ses clients professionnels de santé.
Selon la décision, ces pratiques, en vigueur entre 2018 et 2024, ont eu pour effet de freiner la concurrence et de renforcer artificiellement la domination de Doctolib sur un marché déjà largement capté par ses services. L’entreprise aurait notamment obligé certains praticiens à utiliser plusieurs de ses solutions ensemble – comme la téléconsultation et la prise de rendez-vous – tout en décourageant le recours à des plateformes concurrentes.
L’Autorité évoque également le rachat de MonDocteur en 2018, perçu comme un tournant dans la stratégie de verrouillage du marché. À la suite de cette acquisition, Doctolib aurait cherché, selon les termes du rapport, à « ne laisser aucun cabinet à la concurrence ».
De son côté, Doctolib conteste la sanction et affirme qu’elle « n’occupe pas de position dominante ». L’entreprise précise qu’elle ne représente « qu’une partie des professionnels de santé » et qu’elle continuera à défendre sa vision d’un service libre et ouvert. Elle a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel de la décision.
Cette condamnation marque une étape importante dans la régulation des géants français du numérique. Pour l’Autorité de la concurrence, il s’agit de rappeler que la position de leader ne doit pas se transformer en barrière à l’entrée pour les nouveaux acteurs d’un secteur essentiel à l’accès aux soins.
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