Elon Musk lance son propre parti politique pour « briser le système bipartite américain »
Washington, le 6 juillet 2025 – L’homme d’affaires et patron de Tesla, SpaceX et X (anciennement Twitter), Elon Musk, a annoncé ce samedi la création de son propre parti politique : le “Parti de l’Amérique” (America Party), avec pour objectif affiché de « mettre fin au système à deux partis qui étouffe la démocratie américaine ».
Une annonce symbolique le jour de l’Indépendance
C’est sur sa plateforme X que Musk a officialisé la création de cette nouvelle formation politique, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Dans une série de publications, le milliardaire affirme vouloir offrir une alternative à un système politique « verrouillé entre les Républicains et les Démocrates, et incapable de répondre aux défis du XXIe siècle ».
Un sondage lancé quelques jours plus tôt par Musk sur X avait donné le ton : 65 % des 1,2 million de votants se disaient favorables à la création d’un troisième grand parti politique.
Une stratégie ciblée et technophile
Contrairement à ce que son influence médiatique pourrait laisser penser, Musk ne vise pas, du moins pour l’instant, la conquête de la présidence. La Constitution américaine lui interdit d’ailleurs d’être candidat à la Maison-Blanche, car il est né en Afrique du Sud. L’objectif du Parti de l’Amérique serait plutôt de décrocher quelques sièges stratégiques au Congrès (2 à 3 au Sénat, 8 à 10 à la Chambre des représentants), pour peser sur les décisions législatives.
Les grandes lignes de sa plateforme incluent :
- Réduction du déficit et de la dette publique
- Déréglementation économique
- Développement de la technologie militaire, notamment l’IA
- Défense absolue de la liberté d’expression
- Politique nataliste et soutien aux familles
Musk se positionne ainsi sur un créneau libertarien et technophile, avec une rhétorique parfois populiste.
Une rupture avec Trump
Cette annonce marque également une rupture nette avec Donald Trump, avec qui Musk avait jusqu’alors entretenu des relations fluctuantes. L’entrepreneur s’est récemment opposé à la dernière réforme budgétaire défendue par l’ancien président, qu’il accuse de « saborder les finances publiques » à travers le projet surnommé One Big Beautiful Bill, entraînant une explosion de la dette de plus de 3 000 milliards de dollars.
En réaction, Trump a qualifié l’initiative de Musk de « bêtise » et a laissé entendre que des contrats fédéraux liant l’État à Tesla ou SpaceX pourraient être remis en question.
Un pari risqué dans un système verrouillé
Malgré sa notoriété, Musk se heurte à des réalités politiques et juridiques complexes. Le Parti de l’Amérique n’est pas encore officiellement enregistré auprès de la Commission électorale fédérale (FEC). Par ailleurs, l’obtention du droit d’apparaître sur les bulletins de vote, État par État, s’annonce comme un véritable parcours du combattant.
Historiquement, les partis tiers aux États-Unis — comme le Libertarian Party ou les Verts — peinent à percer, notamment à cause du mode de scrutin majoritaire à un tour, qui favorise le bipartisme.
Une influence croissante malgré tout ?
Pour autant, l’initiative ne passe pas inaperçue. Selon un sondage Gallup de juin 2025, près de 40 % des électeurs américains se disent insatisfaits des deux grands partis et favorables à une alternative. Musk semble vouloir capitaliser sur cette lassitude, en misant sur son immense base de followers (près de 200 millions sur X) et sa capacité à influencer l’opinion publique.
Reste à savoir si cette force numérique se traduira dans les urnes. À moins de 18 mois des élections générales de novembre 2026, le Parti de l’Amérique n’a ni candidats déclarés, ni présence territoriale. Mais avec Elon Musk, rien ne semble impossible — y compris en politique.
Encadré — Musk, président un jour ?
Non. Bien que certains de ses partisans le réclament, Elon Musk ne peut pas se présenter à la présidence des États-Unis. Selon l’article II de la Constitution, seuls les citoyens nés sur le sol américain peuvent aspirer à ce poste. Musk, né en 1971 à Pretoria, en Afrique du Sud, est naturalisé américain depuis 2002.