Un juge fédéral a ordonné à l’administration Trump de rétablir le financement de Voice of America (VOA) et d’autres médias financés par les États-Unis, estimant que les tentatives de démantèlement enfreignaient la loi et la Constitution.
Plus de 1 300 employés de la VOA, dont près de 1 000 journalistes, avaient été mis en congé après que Donald Trump a accusé le média d’être « anti-Trump » et « radical ».
Créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour contrer la propagande nazie, la VOA est devenue un acteur majeur de l’information internationale. Elle reste principalement un service de radio.
Le juge Royce Lamberth a souligné que, pour la première fois en 80 ans, VOA ne diffusait plus d’informations. Il a accusé l’administration d’avoir agi sans se soucier des conséquences pour les employés, les sous-traitants, les journalistes et le public mondial.
Selon lui, le gouvernement a probablement violé la loi sur la radiodiffusion internationale et outrepassé les pouvoirs budgétaires du Congrès.
« Cette décision est un soulagement. Mais ce n’est qu’une étape : le gouvernement fera sûrement appel », a réagi Patsy Widakuswara, cheffe du bureau de la VOA à la Maison-Blanche et plaignante principale.
Elle affirme que l’équipe poursuivra son combat contre ce qu’elle considère comme une tentative illégale de faire taire la VOA. Leur objectif : revenir à leur mandat du Congrès, à savoir « raconter l’histoire de l’Amérique avec des reportages factuels, équilibrés et complets ».
Donald Trump s’en prend régulièrement à la VOA, dans le cadre de ses attaques contre les médias qu’il juge biaisés.
En mars, il avait ordonné la suppression de l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), qui supervise la VOA ainsi que Radio Free Europe et Radio Free Asia.
Un juge new-yorkais a suspendu ce décret après un recours de journalistes, d’ONG et de syndicats. Il a estimé que l’exécutif n’avait pas le pouvoir de fermer une entité financée par le Congrès, dont le rôle est de fournir une information crédible à l’étranger.
« Il est difficile d’imaginer des actions plus arbitraires et capricieuses que celles des défendeurs », a-t-il écrit.
La Maison-Blanche et l’USAGM n’ont pas réagi immédiatement.
SOURCE BBC