Paradise : Une dystopie plus proche de la réalité qu’il n’y paraît ?
Chaque mardi, un nouvel épisode de Paradise débarque sur Disney+, et avec lui, un voile se lève sur un univers aussi fascinant qu’inquiétant. Créée par Dan Fogelman (This is Us), la série explore une dystopie qui, malgré son apparence futuriste, semble dangereusement ancrée dans notre réalité.
Un thriller qui cache bien son jeu
Au premier abord, Paradise pourrait passer pour un thriller classique : un meurtre mystérieux dans une communauté en apparence paisible. Mais à mesure que les épisodes se succèdent, la série révèle un monde souterrain aux implications sociopolitiques profondes. Ce qui la distingue, c’est la rigueur avec laquelle son univers a été construit, fruit d’un travail de recherche poussé.
Dans un entretien accordé à The Hollywood Reporter le 5 février 2025, Dan Fogelman raconte comment son équipe a collaboré avec des experts en urbanisme et en sociologie. Un sociologue a même rédigé une dissertation de 40 pages sur la mise en place d’une civilisation souterraine : comment la concevoir pour 25 000 personnes, la gouverner, assurer sa pérennité. Ce niveau de détail confère à Paradise une authenticité troublante.
Entre science-fiction et réalisme glaçant
Si la série évoque des thèmes de science-fiction, elle repose sur des préoccupations bien réelles : catastrophes naturelles, changement climatique, crise énergétique. Pour écrire les huit épisodes de la première saison, Fogelman s’est entouré de Stephen Markley, auteur du roman Le Déluge, une fresque de 1 000 pages explorant un monde en proie à un chaos environnemental inévitable.
L’objectif du créateur était clair : maintenir un équilibre entre une fiction suffisamment éloignée du réel pour conserver une dimension dramatique et une crédibilité qui fasse froid dans le dos. « Je voulais que cela soit assez réaliste pour que l’on puisse y croire », confie-t-il à Deadline.
Une vision futuriste… mais pas si irréalisable ?
Si Paradise semble difficilement envisageable dans notre monde actuel, Fogelman précise qu’un tel scénario ne serait pas impossible si un groupe restreint de personnes possédait des ressources illimitées. Dans la série, cet empire dystopique est dirigé par Sinatra, un personnage qui fait écho aux ambitions de certains milliardaires de notre époque. Impossible alors de ne pas penser à Elon Musk et à ses rêves de colonies martiennes.
Au final, Paradise nous questionne : et si la fiction devenait réalité ? La série, à travers son suspense haletant, nous pousse à réfléchir sur notre avenir et les dérives potentielles du pouvoir et de la technologie. Reste à voir si les prochains épisodes continueront à brouiller la frontière entre imagination et prophétie.