Le footballeur espagnol, tout juste majeur, est au cœur d’une controverse après avoir engagé des artistes atteints de nanisme pour animer sa fête privée. Associations et autorités réagissent vivement.
À peine majeur, déjà au centre d’une vive controverse. Lamine Yamal, la jeune pépite du FC Barcelone, est accusé d’avoir engagé plusieurs artistes atteints de nanisme lors de la fête de ses 18 ans organisée le 13 juillet dernier dans une villa luxueuse près de Barcelone. L’événement, initialement festif, a rapidement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et a entraîné l’ouverture d’une enquête administrative en Espagne.
Une fête privée devenue affaire publique
Le joueur, considéré comme l’un des plus grands espoirs du football mondial, avait convié amis, célébrités et coéquipiers à une soirée à thème « gangster ». Parmi les animations prévues : des performances d’artistes avec nanisme, engagés pour servir des boissons, danser ou faire de la magie.
Cette prestation a été jugée offensante par plusieurs organisations, dont l’ADEE (Asociación de Personas con Acondroplasia y otras Displasias Esqueléticas con Enanismo), qui a rapidement déposé plainte. Le gouvernement espagnol a aussi réagi, saisissant le parquet ainsi que l’Office des délits de haine.
Réactions partagées
Du côté des artistes concernés, l’un d’eux a témoigné sur la radio catalane RAC1 pour défendre son activité :
« Nous sommes des personnes normales. Personne ne nous a manqué de respect. Laissez-nous travailler en paix. »
Mais pour Carolina Puente, présidente de l’ADEE, ce type de prestation, même consentie, participe à la « cosification » des personnes avec handicap.
« Ce n’est pas une question de respect individuel, mais d’image collective. Ce genre d’événements renforce les stéréotypes et banalise la discrimination. »
Un cadre légal renforcé
La loi espagnole sur les droits des personnes handicapées interdit depuis 2023 toute utilisation d’un handicap dans des spectacles dégradants. Si aucune moquerie directe n’a été documentée, le simple recours à des artistes en raison de leur condition physique est considéré par certains juristes comme une entorse à l’éthique publique.
Une réforme en cours pourrait alourdir les sanctions financières, avec des amendes allant jusqu’à 1 million d’euros en cas de manquement grave. L’événement étant privé, le débat juridique reste ouvert.
Une image à préserver
Cette polémique soulève également des questions sur la gestion de l’image des jeunes sportifs, exposés très tôt à la médiatisation et à la pression de leur entourage. Plusieurs voix dans le monde du sport ont appelé à un encadrement plus strict et une sensibilisation à la responsabilité sociale des figures publiques.
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