L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé est morte

En 1984, l’écrivaine antillaise s’est fait connaître du grand public avec « Ségou », et en 2018, son œuvre de renommée mondiale a été honorée par le prix de littérature de la Nouvelle Académie.

Depuis qu’elle avait été récompensée par le prix de littérature de la Nouvelle Académie à Stockholm en octobre 2018, suivie par un accueil honorifique en Guadeloupe, Maryse Condé affirmait être en paix. Elle a succombé à l’âge de 90 ans, dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 avril, à l’hôpital d’Apt (Vaucluse), selon son mari qui a informé l’Agence France-Presse le 2 avril.

Son legs est une œuvre magistrale, louée par la Nouvelle Académie pour sa précision dans la description des conséquences du colonialisme et du tumulte postcolonial. Professeure à l’université Columbia, écrivaine globe-trotteuse ayant résidé à Paris, en Afrique, aux Antilles et aux États-Unis, militante et éminente romancière guadeloupéenne, son travail est lu et étudié à travers le monde. Elle avait consacré la récompense tant convoitée à son « pays », aspirant toute sa vie à son indépendance.

Suite à sa séparation de son mari, Maryse Condé a trouvé du travail comme traductrice au Sénégal, mais elle a fini par ressentir une certaine lassitude à l’égard du continent africain, où elle n’a pas pu réaliser pleinement la carrière qu’elle espérait. De retour à Paris, elle a renoué avec l’écriture à travers le théâtre, inspirée par ses voyages et marquée par l’héritage colonial rencontré dans les divers pays qu’elle a visités.

Les influences de son travail l’ont naturellement amenée aux États-Unis, où elle a enseigné dans des institutions prestigieuses telles que l’Université de Columbia, l’Université de Californie à Berkeley et l’Université de Virginie. À Columbia, elle a même fondé le Centre des études françaises et francophones. Bien qu’elle soit à la retraite depuis plusieurs années, Maryse Condé s’est installée dans le sud de la France, continuant inlassablement à écrire des romans. Son dernier ouvrage, « L’Évangile du nouveau monde », publié en 2021, en est la preuve éloquente.