Une bactérie artificielle, baptisée Syn57, utilise seulement 57 codons au lieu des 64 universels, ouvrant la voie à des applications inédites en biologie et en sécurité sanitaire.
Des chercheurs viennent de franchir une étape majeure dans la biologie de synthèse : la création d’un organisme vivant dont le code génétique a été radicalement simplifié. La bactérie, surnommée Syn57, ne repose plus que sur 57 codons — de petites séquences d’ADN qui servent à assembler les protéines — contre 64 chez tous les êtres vivants connus.
Pour parvenir à ce résultat, l’équipe a réécrit intégralement le génome d’une souche d’Escherichia coli, remplaçant plus de 100 000 séquences génétiques. Ce travail titanesque a permis de supprimer des redondances naturelles du code génétique, tout en maintenant le fonctionnement de la cellule.
Au-delà de l’exploit technique, cette prouesse ouvre des perspectives considérables. En libérant de l’espace dans le code génétique, les chercheurs pourraient y introduire de nouveaux acides aminés « artificiels », ouvrant la voie à des matériaux et des médicaments inédits. Autre avantage : Syn57 semble immunisé contre les virus naturels, car ces derniers ne peuvent pas reconnaître son code « étranger ».
Ce n’est pas la première fois que la science tente de redessiner les bases de la vie. Après la première cellule dotée d’un génome entièrement synthétique en 2010, puis la version minimaliste JCVI-syn3.0 en 2016, Syn57 représente un nouveau jalon : non plus réduire le nombre de gènes, mais réinventer le langage même de la biologie.
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