Emmanuel Macron s’adresse aux francs-maçons : une première présidentielle sur la laïcité et la fin de vie
Paris, 5 mai 2025 — Emmanuel Macron a franchi un cap inédit dans l’histoire de la Ve République en se rendant lundi à la Grande Loge de France. Devant les dignitaires de la deuxième obédience maçonnique du pays, le président a livré un discours engagé sur la laïcité, appelant les francs-maçons à en être les « vigies » face aux dérives identitaires, à quelques mois du 120e anniversaire de la loi de 1905.
« Soyez les ambassadeurs (…) de la laïcité », a lancé Emmanuel Macron, dressant un plaidoyer pour une laïcité protectrice, non instrumentalisée à des fins de stigmatisation. « Prenons garde au piège que préparent ceux qui voudraient faire de la loi de 1905 une lecture identitaire », a-t-il averti, dans une référence voilée aux discours visant certaines religions, en particulier l’islam.
Cette intervention intervient alors que le débat sur la laïcité s’enflamme dans l’arène politique. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, candidat à la tête des Républicains, milite pour un durcissement des règles sur les signes religieux, notamment lors des sorties scolaires et dans le sport, relançant les polémiques sur la loi de 2004.
Fin de vie : vers un droit encadré à mourir
Le chef de l’État a également profité de cette tribune pour aborder un autre sujet brûlant : la fin de vie. Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner un texte visant à créer un « droit à l’aide à mourir », Emmanuel Macron a appelé à un débat apaisé et éthique, loin des positions tranchées.
« Ce vertige touche chacune et chacun d’entre nous », a-t-il confié. « Le débat ne peut être réduit à être pour ou contre la vie », a insisté le président, qui plaide pour une approche du « moindre mal », respectueuse des convictions individuelles.
Rendant hommage à l’humanisme porté par les francs-maçons, Emmanuel Macron a salué leur engagement à « faire de l’homme la mesure du monde », libre de ses choix « de la naissance à la mort ».
En s’adressant directement à une institution aussi symbolique que la Grande Loge de France, Emmanuel Macron réaffirme sa volonté d’inscrire son second quinquennat sous le signe d’un dialogue avec les forces morales et philosophiques du pays.
