Accueil Actualité La cocaïne n’est « pas plus mauvaise que le whisky », affirme le président colombien Gustavo Petro

La cocaïne n’est « pas plus mauvaise que le whisky », affirme le président colombien Gustavo Petro

par James Fleurissaint
2 minutes lire

Gustavo Petro défend la légalisation de la cocaïne pour démanteler le trafic mondial

Le président colombien Gustavo Petro a une nouvelle fois provoqué la controverse en suggérant que le trafic mondial de cocaïne pourrait être « facilement démantelé » si cette drogue devenait légale partout dans le monde. Lors d’un Conseil des ministres retransmis en direct mardi soir, il a affirmé que la cocaïne n’était « pas plus mauvaise que le whisky », remettant ainsi en question les fondements de sa prohibition.

Une drogue illégale pour des raisons géopolitiques ?

Selon Petro, la cocaïne est interdite non pas en raison de ses effets dangereux, mais parce qu’elle est produite en Amérique latine. « La cocaïne est illégale parce qu’elle est fabriquée en Amérique latine, pas parce qu’elle est pire que le whisky », a-t-il déclaré. Une comparaison audacieuse qui s’appuie, selon lui, sur des analyses scientifiques démontrant que cette drogue ne serait pas plus nocive que certaines substances légales.

La Colombie, premier producteur mondial de cocaïne avec une production de 2.600 tonnes en 2023, selon les Nations Unies, est depuis des décennies au cœur d’un conflit lié au narcotrafic. Cette industrie clandestine génère des milliards de dollars et alimente la violence des cartels, tout en échappant à tout contrôle étatique.

Un marché sous contrôle, comme le vin ?

Pour Petro, la légalisation de la cocaïne permettrait de mettre fin au trafic illégal et d’encadrer sa distribution. « Elle se vendrait comme les vins », a-t-il affirmé, suggérant ainsi un marché régulé qui profiterait aux États plutôt qu’aux organisations criminelles.

Il a également dénoncé l’hypocrisie des politiques antidrogue américaines, soulignant que les véritables ravages aux États-Unis sont causés par les opioïdes de synthèse, comme le fentanyl, une substance qui tue des milliers d’Américains chaque année. « Et ça, ce n’est pas fabriqué en Colombie », a-t-il ajouté, pointant du doigt la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques et des pays producteurs de fentanyl, notamment la Chine et le Mexique.

Une proposition qui divise

Les déclarations du président colombien interviennent dans un contexte où plusieurs pays s’interrogent sur l’efficacité de la guerre contre la drogue et expérimentent des approches alternatives, comme la décriminalisation ou la régulation du cannabis. Cependant, la légalisation de la cocaïne reste une idée hautement polémique, tant les risques liés à sa consommation sont documentés par les experts en santé publique.

Si Petro voit dans cette mesure un moyen de priver les narcotrafiquants de leurs revenus et de réduire la violence liée au trafic, la communauté internationale reste largement opposée à une telle initiative. Pour l’instant, l’idée semble donc difficilement applicable à grande échelle, malgré les critiques croissantes sur l’échec des politiques prohibitionnistes traditionnelles.

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