L’artisan de la mondialisation du constructeur français s’est éteint le 6 novembre 2025, laissant derrière lui un héritage industriel et humaniste contrasté.
Louis Schweitzer, figure emblématique de l’industrie automobile française et ancien président-directeur général du groupe Renault, est décédé le 6 novembre 2025 à l’âge de 83 ans. Né à Genève le 8 juillet 1942, cet homme au parcours singulier aura marqué la vie économique française par son influence et ses choix stratégiques audacieux.
Fils de Pierre-Paul Schweitzer, ancien directeur général du FMI, et petit-neveu du prix Nobel de la paix Albert Schweitzer, il a suivi une formation d’élite à Sciences Po et à l’ENA avant de débuter une carrière dans la haute fonction publique. Proche de Laurent Fabius, il fut notamment directeur de cabinet du Premier ministre au milieu des années 1980, avant de rejoindre Renault en 1986.
De la direction financière à la présidence du groupe
Entré chez Renault comme directeur du contrôle de gestion, Louis Schweitzer en gravit rapidement les échelons : directeur financier, puis directeur général adjoint, il est nommé PDG en 1992. Pendant treize ans, il transforme profondément le constructeur automobile, le faisant passer d’une entreprise nationalisée à un acteur global du secteur.
Sous son impulsion, Renault s’ouvre aux marchés internationaux : alliance historique avec Nissan en 1999, rachat du roumain Dacia, implantation en Amérique latine et en Europe de l’Est… Autant d’initiatives qui ont façonné le visage du groupe d’aujourd’hui. Mais son mandat est aussi marqué par des décisions difficiles, notamment la fermeture d’usines et des tensions sociales.
Un engagement au-delà de l’industrie
Après son départ de Renault en 2005, Louis Schweitzer s’est tourné vers des causes de société. Il préside la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) de 2005 à 2010, et s’implique activement dans la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA).
Homme discret, souvent perçu comme réservé mais d’une grande rigueur intellectuelle, il laisse l’image d’un dirigeant complet : stratège industriel, serviteur de l’État et humaniste engagé.
Un héritage durable
Louis Schweitzer aura été un trait d’union entre la haute administration et l’industrie, incarnant ce lien étroit entre service public et secteur privé. Son empreinte demeure visible dans la stratégie de Renault et dans les institutions qu’il a contribué à façonner.
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