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Meta abandonne son programme de fact-checking : un tournant controversé

par sorayapandache
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Le fondateur et PDG du groupe Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé la fin du programme de fact-checking aux États-Unis. Cette décision, qui marque un revirement stratégique majeur, a été officialisée mardi et suscite à la fois des éloges et des critiques.

Un programme mondial sous le feu des critiques

Le programme de fact-checking, financé par Facebook, impliquait plus de 80 médias dans le monde. Ces derniers étaient rémunérés pour vérifier les informations et modérer les contenus publiés sur les plateformes de Meta, telles que Facebook, Instagram, et WhatsApp. Toutefois, ce dispositif est accusé d’être politisé, ce qui a alimenté des tensions, notamment aux États-Unis.

Dans une vidéo publiée sur Facebook, Mark Zuckerberg a justifié cette décision :
« Les vérificateurs ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu’ils ne l’ont améliorée, en particulier aux États-Unis. Nous allons les remplacer par des notes de la communauté, similaires à ce que propose X [anciennement Twitter]. »

Un rapprochement avec les conservateurs

Cette annonce intervient après des critiques répétées de Donald Trump, qui accusait Meta de partialité en faveur des discours progressistes. Depuis l’élection du Républicain à la Maison-Blanche le 5 novembre dernier, Mark Zuckerberg a multiplié les gestes conciliants. En novembre, il a notamment rencontré Donald Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago et contribué à hauteur d’un million de dollars aux fonds pour les cérémonies d’inauguration du second mandat du président élu.

Joel Kaplan, proche de Zuckerberg, a également été nommé à la tête des affaires publiques de Meta. Kaplan s’était déjà distingué en dénonçant la « prison Facebook », un terme utilisé pour décrire les restrictions imposées aux utilisateurs dont les propos étaient jugés contraires aux règles de modération.

Lors d’une conférence de presse tenue à Mar-a-Lago, Donald Trump a salué cette décision comme une avancée significative :
« Meta a fait des progrès notables, et j’ai probablement influencé cette décision. »

Inquiétudes face à une dérégulation

Cependant, cette décision suscite des préoccupations parmi les spécialistes de la lutte contre la désinformation. Russ Burley, cofondateur du Centre de résilience de l’information, a exprimé son inquiétude :
« Il s’agit d’un recul majeur de la politique de modération des contenus, à un moment où les contenus dangereux changent plus rapidement que jamais. »

Il estime que la suppression du programme de fact-checking, sans alternative crédible, pourrait aggraver la diffusion de contenus dangereux et de fausses informations.

Une décision limitée aux États-Unis, pour l’instant

Pour l’instant, la suppression du programme de fact-checking ne concerne que les États-Unis. Mark Zuckerberg n’a pas précisé si cette politique sera étendue à l’Europe et au reste du monde.

Ce revirement soulève une question cruciale : Meta peut-elle trouver un équilibre entre liberté d’expression et lutte contre la désinformation dans un environnement numérique de plus en plus polarisé ?

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