Une récente étude menée par Santé publique France, en collaboration avec l’Institut national du cancer, met en évidence une hausse de l’incidence de plusieurs types de cancers chez les adolescents et jeunes adultes (15-39 ans) en France métropolitaine entre 2000 et 2020. Si les cancers restent moins fréquents dans cette tranche d’âge que chez les seniors, certaines formes, notamment celles du cerveau, du rein, du sein et colorectal, connaissent une progression inquiétante.
Six cancers en hausse chez les jeunes adultes
L’étude a analysé les chiffres de 19 départements représentant 24% de la population française, soit 54 735 cas de cancers diagnostiqués entre 2000 et 2020 dans la tranche des 15-39 ans. Elle met en avant une augmentation significative de l’incidence de six types de cancers :
- Les glioblastomes (forme agressive de cancer du cerveau) : +6,11% par an
- Les cancers du rein : +4,51% par an
- Les liposarcomes (tumeurs dans les tissus adipeux) : +3,68% par an
- Les lymphomes de Hodgkin (cancer du système lymphatique) : +1,86% par an
- Les cancers du sein : +1,60% par an
- Les cancers colorectaux : +1,43% par an
Les facteurs de risque en question
L’étude pointe du doigt plusieurs facteurs potentiels pouvant expliquer cette augmentation. Parmi eux, l’obésité est particulièrement suspectée d’être un facteur de risque pour les cancers digestifs et rénaux. En effet, la prévalence de l’obésité chez les jeunes adultes français a considérablement augmenté ces dernières années :
- 9,2% des 18-24 ans sont en situation d’obésité
- 13,8% des 25-34 ans
- 16,7% des 35-44 ans
D’autres facteurs environnementaux et de mode de vie pourraient également être en cause, comme l’exposition à certaines substances chimiques, la sédentarité, ou encore les habitudes alimentaires modernes. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les expositions à risque et mettre en place des stratégies de prévention adaptées.
Une baisse pour certains cancers
Bonne nouvelle en revanche, l’incidence de deux types de cancers est en recul :
- Les mélanomes (-3,05% par an), probablement grâce aux campagnes de prévention contre l’exposition aux UV
- Les cancers de la tête et du cou (-1,24%)
D’autres cancers semblent s’être stabilisés en fin de période, notamment ceux des testicules (dont la progression s’est arrêtée en 2012) et du col de l’utérus (en baisse jusqu’en 2013, puis stabilisation).
L’espoir du vaccin contre le papillomavirus (HPV)
Concernant le cancer du col de l’utérus, une nouvelle baisse pourrait être observée dans les prochaines années grâce à une meilleure couverture vaccinale contre le papillomavirus (HPV). L’objectif des autorités sanitaires est d’atteindre 80% de couverture vaccinale chez les adolescents d’ici 2030.
Des tendances similaires à l’international
Cette augmentation de l’incidence de certains cancers chez les jeunes adultes n’est pas un phénomène uniquement français. L’étude souligne que cette tendance est également observée à l’international, notamment pour les cancers du sein, de l’appareil digestif et du rein.
Quels cancers sont les plus fréquents chez les jeunes ?
L’étude classe également les cancers les plus répandus chez les 15-39 ans :
- Chez les femmes : cancers du sein, de la thyroïde et mélanomes
- Chez les hommes : cancers des testicules, lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens, mélanomes, cancers gastro-intestinaux et urinaires
Vers une meilleure prévention et recherche
Face à ces résultats, Santé publique France appelle à poursuivre et intensifier la recherche pour identifier les facteurs de risque et comprendre les causes de cette augmentation des cancers chez les jeunes adultes.
La prévention reste un levier essentiel pour inverser la tendance, notamment à travers :
- Une meilleure alimentation et la lutte contre l’obésité
- La réduction des expositions à certains produits chimiques
- Le dépistage précoce des cancers les plus fréquents
- Une couverture vaccinale accrue contre le HPV
L’évolution des modes de vie et des comportements de santé jouera un rôle clé dans l’avenir de la lutte contre ces cancers en hausse chez les jeunes adultes.
SOURCE BRUT.FR