Port-au-Prince, 20 février 2025 – La voix de Frankétienne s’est tue, mais son œuvre résonnera à jamais. L’écrivain, dramaturge, poète et peintre haïtien s’est éteint ce jeudi à l’âge de 89 ans, a confirmé sa famille au Port-au-Prince Post. Figure incontournable de la culture haïtienne, il laisse derrière lui un héritage immense, marqué par une créativité foisonnante et un engagement indéfectible pour son pays.
Considéré comme le père du mouvement spiraliste, Frankétienne a redéfini les codes de la littérature haïtienne avec une plume unique et foisonnante. Son roman emblématique Mûr à crever, publié en 1968, demeure une œuvre phare, témoignage poignant de la réalité sociopolitique d’Haïti. Son style, fait de digressions, de superpositions narratives et d’une énergie rythmique singulière, a influencé plusieurs générations d’écrivains.
Mais Frankétienne n’était pas seulement un écrivain. Peintre talentueux, il a su traduire sur la toile l’univers tourmenté et foisonnant qui animait son œuvre littéraire. Son art, entre abstraction et figuration, raconte Haïti, son histoire et ses douleurs, tout en offrant une vision onirique et puissante du monde.
Son engagement pour la culture et la liberté d’expression n’a jamais faibli. Homme de lettres, homme de parole, il a longtemps défendu l’importance de la langue créole, l’identité haïtienne et la puissance de l’imaginaire. Son influence dépasse largement les frontières de son pays natal, faisant de lui une figure révérée dans le monde entier.
Aujourd’hui, Haïti pleure l’un de ses plus grands fils, un mapou tombé, un baobab de la littérature et de l’art. Mais l’écho de ses mots et la vibrance de ses couleurs continueront d’illuminer les esprits et les cœurs. Frankétienne est parti, mais son œuvre, elle, est immortelle.
