« 9MIN » : Un court métrage coup de poing récompensé pour son engagement contre les violences faites aux femmes
Sartrouville, 3 mai 2024 – Le cinéma engagé a trouvé un nouveau porte-voix. Lors d’un événement profondément émouvant intitulé « Jusqu’à quand », organisé par l’association Bien-être chez vous, un prix honorifique a été remis au court métrage « 9MIN », réalisé par Mélizer Wilfried. Cette récompense vient saluer la force émotionnelle, la pertinence sociale et la portée militante d’une œuvre qui ne laisse personne indifférent.
Ce court métrage, produit par VMPM Entertainment, s’attaque de front à une réalité glaçante : en France, toutes les 9 minutes, une femme ou une fille est victime de viol ou de violences. En choisissant d’intituler son film « 9MIN », Wilfried ne laisse aucune place à l’indifférence. Chaque minute du film devient alors un compte à rebours, une alerte, une urgence criante.
Une œuvre née de témoignages réels
« 9MIN » ne se contente pas de dénoncer : il donne la parole. Il ouvre l’espace de l’écran aux voix que l’on entend trop rarement – celles des survivantes. À travers des récits intimes et bouleversants, le film met en lumière la douleur silencieuse, l’injustice structurelle, mais aussi la résilience puissante de celles qui ont survécu. Tourné dans une esthétique épurée, avec une grande délicatesse, le film évite le pathos et privilégie l’authenticité.
Présenté lors de la soirée du 3 mai, dans un cadre intimiste et engagé, le court métrage a profondément touché les spectateurs. L’émotion était palpable dans la salle, tout comme la solidarité qui entoure ce projet. Cette projection s’inscrit dans un programme plus large de sensibilisation mis en œuvre par l’association Bien-être chez vous, fondée par Azielle Gelabale.
Un engagement collectif pour une cause universelle
Azielle Gelabale, pilier de cette soirée, œuvre depuis des années pour l’accompagnement psychologique et la reconstruction des femmes victimes de violences. Son implication, saluée par tous, va bien au-delà de l’aide individuelle : elle construit des espaces de parole, de guérison et d’espoir. Dans son discours, elle rappelle que « le but n’est pas seulement de montrer l’horreur, mais de révéler la lumière intérieure de ces femmes, leur courage et leur dignité retrouvée. »
Mélizer Wilfried : un cinéaste au service de l’humain
À l’origine de « 9MIN », on trouve un réalisateur autodidacte à la trajectoire inspirante : Mélizer Wilfried, originaire de la Guadeloupe et natif de Sarcelles. Nourri dès l’enfance par une passion pour le cinéma, il débute son parcours en 2009 en se formant sur le terrain, caméra à la main, en travaillant sur des clips musicaux, des publicités, des spots institutionnels ou encore des reportages.
Cette expérience multiple forge chez lui une vision à la fois technique et sensible. Mais c’est vers la fiction engagée qu’il se tourne avec le plus de ferveur, convaincu que le cinéma peut transformer les regards, éveiller les consciences, et réparer les mémoires.
« 9MIN » n’est pas sa première incursion dans le cinéma social : il avait déjà présenté ce film lors de la Journée de la Femme à Sarcelles, dans le cadre d’un événement porté par le Comité des Femmes Citoyennes. Le film a aussi remporté le premier prix du festival Sheleame, preuve de sa résonance bien au-delà du cercle local.
Par ailleurs, Wilfried s’investit dans la formation de la relève : à travers le festival 48H Sarcelles, organisé par l’association Project 214 d’Amadou Mariko, il accompagne une équipe de jeunes dans la création d’un court métrage en 48 heures chrono. Cette initiative a été couronnée de succès, avec deux distinctions : le Prix du Public du meilleur court-métrage et le Prix du Meilleur acteur.
Un film, un combat, un futur
Avec « 9MIN », Mélizer Wilfried offre bien plus qu’un film : il propose une prise de conscience collective. Il tend un miroir à la société et appelle à l’action. L’émotion qu’il suscite devient une force motrice. Désormais primé, son court métrage continue son chemin, avec l’ambition d’être projeté dans des festivals engagés, des écoles, des centres sociaux et tous les lieux où le dialogue citoyen peut naître.
Dans un monde où l’on parle souvent trop peu des violences subies par les femmes, « 9MIN » impose un temps d’arrêt, une réflexion, et surtout, une promesse : celle de ne plus jamais détourner les yeux.
